Une semaine à Tokyo

Journal libre et débridé de Patricia, Ana et Eric expatriés à Tokyo

posté le 05-05-2008 à 05:01:04

Edition du 13 Avril 2008

 
Suite d’il y a deux semaines : les cerisiers en fleurs sont derrière nous, on vous avait dit que c’était éphémère, ca l’est : 2 semaines de floraison et couic ! plus que des pétales par terre et le souvenir des déjeuners sous les cerisiers.  Faut dire que c’est beau … et comme les japonais aiment ca, ils en plantent partout (par exemple sur les pentes du mont Yoshino, où près de 30 000 cerisiers ont été plantés)  

 

Alors cette semaine, comme c’est le printemps, je me suis enfin décidé à aller chez le coiffeur. C’est quand même un peu l’expérience ultime (avant le dentiste) dans un pays étranger où il n’y a aucune chance que le coiffeur comprenne ce que vous voulez lui faire faire. Dans ce beau pays, nous avons donc une chaîne de coiffeurs qui sévit dans les métros et les centres commerciaux : la QB House : « 10 minutes Just Cut », tout un programme.


Bizarrement, je n’ai vu que des hommes quand j’y suis allé. 10 minutes d’accord, mais pas pour faire une permanente : même pas de shampoing, juste une coupe super rapide, sur le chemin du métro (oh, c’est vrai, j’ai rendez vous ce soir … allez hop, des fleurs, un petit cadeau, une petite coupe, et c’est bon !) On vous épargnera les images insoutenables où on me torture le cuir chevelu. Voici donc ce que ca donne :

 

D’abord vérifier qu’il n’y a pas trop d’attente : lumière rouge : plus de 15 minutes d’attente ; lumière verte : pas d’attente. J’imagine que les habitués qui passent devant tous les jours ne doivent pas résister au plaisir d’aller se faire tripoter les cheveux quand il n’y pas d’attente.

 

Ensuite, bien lire le guide, aussi rédigé en anglais… les concepteurs ont du se dire qu’il y avait un créneau chez les étrangers qui ont peur d’aller chez le coiffeur traditionnel

  

Prendre un ticket (Ca coute 1000 yens, soit un peu plus de  6 Euros) et attendre son tour sur une petite chaise. Y’a pas de magazines ni de café, faut amener sa lecture si on veut patienter intelligemment.

 

 

 

 

Et enfin, la coupe … Vincent m’avait dit que tous les coiffeurs comprenaient le principe de la « Ginko cut » soit en francais la « coupe banquier », bien dégagé derrière les oreilles, la nuque à l’air et bien propre sur soi … pfff n’importe quoi, le mien m’a regardé avec des yeux de merlan et il a fallu que je lui mime la coupe que je voulais. 

 

Pour réussir à faire la coupe en 10 minutes, il y a plusieurs petites astuces : d’abord, le client se débrouille tout seul avec sa veste et la met dans l’armoire devant lui ; ensuite on l’a dit, pas de shampoing, on attaque la coupe directement. Enfin, le « nettoyage » est ultra rapide : d’abord on passe un petit tuyau aspirateur dans les cheveux et sur les vêtements pour aspirer les petits cheveux ; ensuite pour faire place nette, la petite armoire où sont rangés les ciseaux et rasoirs dispose d’un aspirateur intégré dans sa base, qui aspire les cheveux sur le sol, et permet donc au coup de balai d’être très rapidement donné ! sont forts ces japonais.

 

 

Voyez le tuyau qui pend du plafond : c’est l’aspirateur à cheveux …

 
Au bureau le 1er avril, on a donc eu nos 10 jeunes diplômés qui sont arrivés. Ils n’avaient pas l’air aussi paumés que la centaine d’autres qui avaient visiblement rendez-vous dans l’immeuble voisin. Normal, on a récupéré les marginaux qui refusent le parcours type du jeune diplômé (commencer dans le monde du travail par un grand conglomérat japonais). Lisez stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb si vous voulez avoir une description –un peu caricaturale ou en tout cas dépassée – du monde du travail dans les grandes entreprises japonaises :

A l’école, Ana fait beaucoup plus de sorties à Tokyo qu’à Paris (à Paris c’est simple, des sorties, y’en a pas !). Depuis qu’on est arrivés, il y a eu la visite d’une école japonaise, la sortie au château des enfants (voir un numéro précédent), une visite du quartier pour voir les maisons, et … un combat de sumos !

Avant le combat : présentation des sumotoris, rentrez les enfants, ca va saigner. Vous avez tous vus les sumos lever les jambes à l’horizontale avant de frapper le sol : il s’agit d’un rite destiné à chasser les mauvais esprits. En signe de purification, ils jettent aussi du sel sur le sol et boivent et recrachent de l’eau.
 

Le combat peut commencer lorsque l’arbitre change son éventail de côté. Pour que le combat  commence effectivement, il faut que les lutteurs l’aient accepté en touchant le sol avec leurs deux mains. Le combat physique est engagé. Je vous rappelle qu’il s’agit soit de faire tomber son adversaire, soit de le faire sortir du cercle.
 


Apres le combat … c’est celui de gauche qui a gagné. Les adversaires se saluent avant de quitter le ring 

 

Le Franponais de la semaine

   

Cocue, c’est une super marque de vêtements ici



Le classement des lutteurs de sumos est établi par la fédération en fonction des tournois remportés. Le titre suprême, Yokozuna, est conservé à vie par ceux qui le détiennent. Pour devenir Yokozuna, il faut non seulement exceller dans le sport, mais aussi être jugé digne de le devenir (les yokozunas sont considérés comme les lutteurs les plus proches des dieux, voire comme des demi-dieux eux-mêmes).  L’an dernier, l’un des deux seuls yokozunas en activité a défrayé la chronique : Akinori Asashoryu (« dragon bleu du matin »), le sumotori le plus titré de l’histoire, dominant la discipline depuis 2003, a été sanctionné par la fédération pour avoir simulé une blessure l’empêchant de participer à une tournée caritative. Il a été pris en flagrant délit de participation à un match exhibition de football dans son pays … Résultat : interdiction de participer au tournois d’automne, réduction du salaire pendant 4 mois, et, le plus important : excuses publiques à la télévision et dans les journaux pour avoir déshonoré sa discipline. 

 

Pour finir avec nos aventures de la semaine, maintenant que nos vélos sont immatriculés, avec une petite béquille pour les poser n’importe où, Patricia est allée faire ses courses dans un supermarché un petit peu plus éloigné que les nôtres où, comme on dit, on trouve « plein de choses » (c'est-à-dire pour nous occidentaux, pas seulement du poisson séché et du tofu en boite, mais aussi de la compote de pommes et surtout pour Ana … du sirop de fraise – introuvable autrement -). Donc, Patricia a eu la bonne idée de se faire livrer les courses. Comme on est au pays du service, voici ce que donne une livraison tout ce qu’il y a de plus banale :

 

Tout est enveloppé dans du bullpack !!! tu m’étonnes que c’est 600 yens (4 Euros).  

 

Voici donc des tomates …

 

 

des pâtes, de la confiture, des œufs, de la sauce tomate, des avocats, une bouteille de San Pelegrino.  (Jeu : à qui sont ces mains ?)

 

 

Au rayon psychopathes du rangement, les Japonais sont hyper bien placés (comme ma femme) :

 

 

Instructions au dos d’un paquet de Kleenex pour en faire une jolie boite, et le jeter dans la poubelle de recyclable.

  

  Instructions sur un paquet de flacons d’avoine pour le ranger dans son petit présentoir.  

 

 Le jeu de la semaine
 

   

Solution de la semaine dernière : évidemment des chaussons pour chiens. 

Cette semaine, plus qu’un jeu, une interrogation : nous avons des étiquettes semblables à celles-ci dans tous les coins de nos pièces … à quoi cela peut il bien servir ?:
 
 


Commentaires

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1. nounouche  le 05-05-2008 à 10:20:28

Excellente idée c'est plus sympa enfin avant c'était sympa aussi mais là on peut commenter

2. elizabeth  le 05-05-2008 à 14:25:33

c'est une une phrase a la Nounouche.Merci a vous c'est encore plus sympa. bises

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